Dans les traces de Stevenson

Projet en tête depuis l’automne suite à une escapade en autonomie avec ma jument de bât et le cheval de selle de ma femme, préparation (itinéraire et matériel) tout au long de l’hiver et du printemps et voilà. Je n’aime pas « randonner idiot » : il me faut toujours un fil conducteur et c’est tout naturellement que m’est venue l’idée de partir sur les traces de Stevenson.
Quelques mots sur ce personnage (auteur de « l’Ile au trésor », entre autre). Fils d’ingénieur écossais, de santé fragile (problèmes respiratoires, il meurt à 44 ans), ce protestant veut être écrivain. Il commence par être « pigiste » dans une revue « Long walks » et pour fuir un amour impossible (une américaine mariée … l’histoire finira bien puisqu’il l’épousera après le divorce de la dame), Robert-Louis Stevenson part en France visiter la Cévenne Française et le pays des Camisards (ces protestants cévenols). Il descend de la diligence à Monastier/Gazeilles, achète, pour quelques francs et un verre d’eau de vie, une ânesse qu’il baptisera Modestine, inventera le sac de couchage et le 22 septembre 1878 partira de Monastier pour rejoindre St-Jean du Gard en 12 jours. De ce périple, il écrira « Voyage dans les Cévennes avec un âne » que je dévore, forcément.
C’est donc dans les pas de ce personnage que je cheminerai. Je prévois de rejoindre Monastier depuis la maison en une petite semaine (env. 140 km), parcourir le chemin en une petite quinzaine (env. 200 km) et revenir à la maison en une grosse semaine (env. 220 km). L’itinéraire est peaufiné avec Gérard (Chamaloc) qui m’a été d’un grand secours tant pour l’aller que pour le retour, aidé aussi par Brigitte qui m’a indiqué où passer après la sortie du Stevenson pour rejoindre le GR vers Portes. Isa 01 a aussi parcouru ce chemin et j’ai lu (et relu) son compte-rendu. Des copines (Marion et Marie-Eve) ont aussi trainé leurs sabots dans ces coins-là et j’ai noté toutes leurs remarques.
Question matériel : mes sacoches de bât trop petites sont remplacées par des caisses (canadiennes). Les bâches sont remplacées, elles-aussi, avec de la toile imperméable de la Tranchée Mil… Je comptais affiner les réglages avant de partir (petite escapade de 3 ou 4 jours) mais mon cheval de selle nous a fait une légère tendinite 2 mois avant la date approximative du départ donc repos et seulement 3 sorties de la ½ journée avant. Autant dire que je pars avec des chevaux pas très « affutés », ce qui n’est pas mon genre. Les 2 premières étapes sont en plaine (ou du moins avec un faible dénivelé) et je compte sur cette entame pour nous « mettre en chemin ».
La date du départ est fixée au samedi 4 juin. Je profiterai d’une « fenêtre météo » de 4 jours de beau. Qui croit aux prévisions ? Moi, je n’y crois plus !

Samedi 4 juin Roynac – La Voulte 30 km environ

Le 3 au soir, tout est prêt pour le lendemain.
Samedi vers 8 heures, je pars. Pas très rassuré je l’avoue : une grande première pour moi, aussi longtemps et tout seul avec 2 chevaux à gérer.

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Vers 11 heures, je m’arrête à Grâne sur la place du village, histoire de casser une graine.

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L’après-midi, je longe la rivière Drôme par un sentier.

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Je sais que sur ce sentier il y a plusieurs passerelles. L’une d’entre elles a été refaite et il faut « décaisser » (enlever les caisses), faire passer les chevaux et recharger les caisses.

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Je traverse la ville de Livron (100 m de N7 et une rue puis 5 km de routes plates et monotones avant d’approcher de La Voulte où Gérard m’a indiqué un bivouac. Le temps est lourd. Finalement, j’atteins le lieu de bivouac et j’ai juste le temps de monter le bivouac (tente et paddock) qu’il commence à pleuvoir. C’est à partir de cet instant que je n’ai plus eu confiance aux prévisions météo ! Une trentaine de km dans les jambes pour une première journée ; ça suffit.

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Au menu ce soir, je me fais cuire 2 œufs !

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Dimanche 5 juin La Voulte - St-Michel de Chabrillanoux 31 km environ

Ce matin, au programme : traversée de la Voulte et donc du Rhône par le pont et remontée jusqu’aux Olliéres par l’ancienne voie ferrée le long de l’Eyrieux (charmante rivière). Cette voie ferrée est aussi une piste cyclable et nous sommes dimanche. Je m’attends donc à voir beaucoup de cyclistes aussi j’ai prévu un départ aux aurores.
Levé à 5 heures 30, je « décolle » à 7 heures après avoir plié le bivouac. La Voulte est en vue.

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Le pont, de loin, semble en travaux. Première inquiétude de la journée : s’il est fermé autant renter à la maison car le prochain pont est trop loin ! Mais non ça passe … dans un tunnel.

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La Voulte traversée, j’attaque la piste cyclable la « Dolce via ». Je sais que j’en ai pour la matinée avant d’en sortir.

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Jusqu’à 10 heures, à part une joggeuse et un chien (pas embêtant) qui me suivra pendant presque une heure (a-t-il su revenir chez lui ?) je ne verrai pas grand monde mais ensuite que de vélos : devant, derrière qui doublent à droite, à gauche sans jamais prévenir !
Mais quelle beauté que cette vallée !

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Enfin, après le pique-nique, je sors de cette autoroute à vélos aux Ollières

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Je connais l’itinéraire jusqu’à la Croix de la Vieille Eglise (jusqu’à après-demain) pour l’avoir parcouru entre les Ollières et St-Agrève lors d’une randonnée en Ardèche (parc Régional des Monts d’Ardèche) il y a 2 ans. JE compte aussi sur Hermano, mon cheval de selle pour l’aider dans la navigation avec son GPS incorporé dans sons cerveau.

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Je retrouve les paysages de l’Ardèche.
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Je m’arrête au camping de St-Michel. Là-aussi, je connais le parc des chevaux. Petit bémol, je plante la tente près d’un lampadaire (pas vu de jour mais de nuit…). J’appuierai un panneau devant cette source de lumière qui me fait croire qu’il fait jour alors que c’est la nuit.

Lundi 6 juin St-Michel de Chabrillanoux - St-Prix 23 km environ

Ce soir j’ai décidé de m’arrêter à St-Prix dans le gîte où nous étions passés 2 ans plus tôt. Nous avions sympathisé avec l’hébergeur, cavalier (propriétaire de criollos), petite étape mais avec un final assez pentu.
Levé tôt (à mon habitude), je pars vers 7 heures. J’aime avancer à la fraiche : les chevaux sont allants.
Etoile assume son rôle avec brio. Je craignais qu’elle « n’intègre » pas la largeur de ses nouvelles caisses mais si : elle a le compas dans l’œil comme elle me le prouvera à plusieurs reprises.
A midi pique-nique dans les bois. Je les laisse sellés et bâtés car je ne m’arrête pas longtemps en général (1 à 2 heures). Etoile est attachée tandis qu’Hermano, libre, broute autour.

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Arrivé au gîte, personne malgré que les portes soient ouvertes. Enfin, vers 17 heures, mon copain arrive de Lyon, tout surpris de me voir. Juste le temps de mettre les affaires à l’abri qu’une averse s’invite ! Heureusement qu’il devait faire beau jusqu’à jeudi !

Mardi 7 juin St-Prix - Les Vastres 22 km environ

Fini les points de bivouac connus, à nous l’aventure de l’incertitude !

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Je commets les 2 mêmes erreurs de navigation (erreur de 100 m) qu’il y a 2 ans vers cette maison.

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L’Ardèche est jolie dans le petit matin. Alors que je me rapproche de St-Agrève, j’aperçois au loin le Mézenc et le Gerbier des Joncs (où la Loire prend sa source comme tout le monde l’a appris sur les bancs de l’école). Cela me rappelle la randonnée effectuée il y a 2 ans autour du parc des Monts d’Ardèche.

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Vers 14 heures, le tonnerre gronde au loin puis se rapproche, le ciel s’obscurcit. Il est temps de chercher un lieu de bivouac. Un hameau, quelques chevaux et vaches dans des parcs. Première ferme fermée, 2ème aussi, 3 ème ouverte mais personne. Dans la cour de la 4 ème, 4 chiens viennent à moi en jappant. L’agriculteur sort du coin de sa maison. Je lui explique mon cas et lui montre la bande d’herbe repérée en arrivant. Pas de problèmes ! En moins d’une heure, la tente et le paddock est monté, tout est à l’abri. L’orage arrive. Je suis à l’abri. Petite averse et ça se calme.

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Tiens des ânes dans un parc en face des chevaux. Un peu de granulé aux chevaux. L’orage s’est éloigné. Au loin j’aperçois toujours le Gerbier.

Sympa les chemins !!!
merci pour le partage.

Bravo et merci pour le partage. Nous voyageons par procuration!

merci pour les belles photos sur ce forum ..j'avais déjà vu ton périple sur pmpv..ici aussi les cavaliers ont beaucoup d'envies de randos

Mercredi 8 juin Les Vastres – Freycenet 30 km environ

Il a plu une bonne partie de la nuit mais ce matin la pluie a cessé. Je plie et le bivouac et pars.

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Jusqu’à la Croix de la Vieille Eglise, je connais ensuite je suis en « Terra Incognita » comme disait Christophe Colomb.

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Les chemins sont agréables : nous sommes sur un plateau. Les genêts en fleur apportent leur touche jaune contrastant avec les différents verts des près et des bois.

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Je pique-nique après St-Front.

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Un peu avant Freycenet, je me « pose » pour la nuit.

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Reportage bien interessant ... mais comment fait on pour voir les photos avec ce service ??

Jeudi 9 juin Freycenet - Goudet 22 km environ

Aujourd’hui j’attaque le « Stevenson ». Ce matin grand brouillard. Heureusement, la tente est sous des pins et donc pas trop mouillée. La pesée et l’équilibrage des caisses : le peson pendu à une branche d’arbre.

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A l’oratoire St-Regis, je remplie mes gourdes.
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Les brebis parfois remplacent les vaches dans les prés.
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Enfin, j’arrive à Monastier sur Gazeilles, la porte du Chemin de Stevenson et sa statue
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Dès la Gazeille franchie, le ton est donné : en montée dans de gros cailloux et les premiers marcheurs juste partis du village. 200m plus loin premier obstacle : un âne en travers du chemin au 1er replat : Je demande à leurs âniers (un couple qui commence à se déshabiller) si je peux passer. Ils me disent oui. Tant pis pour eux si la jument, avec ses caisses, bouscule le « grandes zoreilles » et le met « sur le toit ». Je passe sans rien toucher. Tous les randonneurs me prennent en photo. Certains demandent l’autorisation, d’autres me volent mon âme sans vergogne.

Arrivés sur le plateau, les chemins deviennent plus « carrossables ».
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Avant Goudet, je préfère passer par la route pour éviter un passage « scabreux » à cheval. Je fais la pause pique-nique au Centre Equestre. J’en profite pour faire un complément de plein de granulés pour les chevaux. Le moniteur me dit avoir vu passer François, de retour du forum des CLAC à Portes.

Goudet, la fin de l’étape pour aujourd’hui se prélasse à mes pieds.
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Je m’arrête au camping histoire de faire un peu de lessive et prendre une bonne douche car depuis le départ le soleil fait défaut pour la douche solaire ! Pas de pluie dans la nuit : ça change !

Merci de nous faire partager ce voyage formidable en récit et photos! Une vraie aventure!

Vendredi 10 juin Goudet – Pradelles 29 km environ

Je pars de bonne heure, aux environs de 7 heures, pour avancer « à la fraiche. »
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Nous sommes dans le Velay et ses champs de lentilles (la lentille verte du Puy en Velay est reconnue)
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Un nuage à la forme bizarre !
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Vers le lac du Bouchet-St Nicolas.
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Pause brout-brout vers les 9 heures, après 2 heures de chemin.
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Toujours d’agréables chemins ou sentiers.
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Et toujours la statue de Stevenson présente.
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On se croirait dans l’Aubrac avec ses murets de pierres sèches.
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Pause boisson à Landos, après le pique-nique.
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Une vérité ?
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Le bivouac idéal : côté cour
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Et côté fenêtre, avec la plaine de Langogne à mes pieds et son lac de Naussac
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Super récit, je suis fan! Merci beaucoup.

Samedi 11 juin Pradelles - Le Cheylard 26 km environ

Un arbre tourmenté proche du bivouac
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Pradelles se rapproche
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Sa porte par laquelle nous en sommes sortis.
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Langogne (jour de marché), derrière nous.
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Le chemin (très agréable pour les chevaux ce qui n’a pas été le cas partout !).
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Un des nombreux portillons à ouvrir et refermer !
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La pause pique-nique.
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Une des rares photos de la caravane ! Prise par des randonneurs dont j’ai parfois douté de leur talent de photographes !
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Le bivouac : il parait super mais non (pré chevaux petit, boueux dans un coin du à un abreuvoir donc avec des mouches…). Il a plu dans la nuit (comme d’hab !)
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Dimanche 12juin Le Cheylard – N. D. des Neiges 25 km environ

J’ai rencontré d’autres marcheurs !
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Parfois, le sentier c’est ça !
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Descente sur Luc
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Enfin La Trappe nous apparait en contrebas.
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Le bivouac à N. D. des Neiges
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Lundi 13juin Repos à N. D. des Neiges 0 km précisément !

Visite des lieux
La Trappe
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La Chapelle
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Le chai
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Jour de repos = agapes : les tripoux du Velay !
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La douche : sommaire et le fond de l’air étant frais, chui pas resté longtemps à oilpé dans les bouais!
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Les chevaux se reposent. J’ai fait un peu de lessive et 2 ou 3 réparations, fait des mots croisés, lu le livre de Stevenson, acheté au supermarché de la Trappe !
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Mon tas de bois où j’ai passé la majeure partie de la journée : un tronc pour les pieds, un pour les fesses et un pour se caler le dos !
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Il a plu dans la nuit (encore !)

vraiment super, tu as du bien t'amusé

Mardi 14juin N. D. des Neiges - Les Alpiers 27 km environ

Après cette journée de repos, les chevaux sont un peu excités ce matin : passage de sangliers ou de loups dans le bois proche. Nous partons de bonne heure comme d’habitude. J’aime voir la campagne s’éveiller.
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Casse-tête administratif à la Bastide-Puylaurent. Le GR traverse la voie ferrée. Quand j’arrive, la barrière est fermée. J’attends que le train passe mais rien ne vient. J’attache les chevaux et vais voir de l’autre côté si le GR continue bien malgré que je ne vois pas d’intersection. Eh ! Oui ! Il faut traverser. Un papy me dit qu’il faut ouvrir la grande barrière en appuyant sur le bouton. Il ne se passe toujours rien. En désespoir de cause, je vais voir à la gare. Je trouve une charmante dame qui me dit ne pas pouvoir ouvrir car elle a des travaux sur la voie. Jusqu’à quand ? Elle n’en sais rien ! Restons zen ! Elle en veut pas prendre la responsabilité de m’ouvrir au risque de faire écraser mon cheval. J’en prends la responsabilité et elle m’ouvre. Je traverse vite fait sans oublier de la remercier … une fois de l’autre côté. Presque un quart heure de négociations !

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Je me pose pour le bivouac à quelques kilomètres des Alpiers au bord du chemin. De nombreux randonneurs passent et nous discutons.
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Évidement, il pleut une bonne partie de la nuit mais le bivouac est monté.

Mercredi 15juin Les Alpiers – Finiels 20 km environ

Aujourd’hui ascension du Mont Finiels (1699 m) le point le plus haut du voyage. Mais alors que je me réveille, j’entends la pluie clapoter sur le double toit. Vers 6 heures et demi, ça se calme et je plie le campement en 45 minutes. Je bâche tout et enfile la tenue de pluie.

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Le village du Bleymard en contrebas.
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Au village du Bleymard, je loupe l’embranchement du GR et m’en aperçois en voyant un panneau : « Amis randonneurs, vous n’estes plus sur le GR70 ». Je le retrouve 10 mètres avant en voyant des marcheurs se faufiler entre un mur et une camionnette. Je demande au façadier qui décharge des sacs de ciment de bien vouloir reculer afin que je passe car je « tiens large » avec la jument de bât.
Finalement, il ne pleut pas aussi arrivé à la station de ski du Bleymard, je débâche et enlève le pantalon de pluie mais garde la veste. Une brise fraiche souffle sur les pentes pelées du mont. Les premières montjoies (grandes pierres de presque 2 mètres de haut, plantées verticalement et servant de repères en cas de brouillard). Les colporteurs et autres marcheurs allaient d’une montjoie à l’autre.
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Les chevaux montent à leur rythme, doublant les randonneurs.
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La Lozère, immense, belle, sauvage s’étend à perte de vue.
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Enfin, nous arrivons au sommet. Je ne m’attarde pas pour aller voir les 4 tables d’orientation plantées aux 4 points cardinaux. Ca souffle trop !
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Je descends un peu et me trouve un coin à l’abri pour pique-niquer.

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Après une courte pause je repars, à la descente entre de petits pins dans la pente (pas trop de lacets). 5 kilomètres à pied : ma prothèse du genou droite demande grâce (cf. le gang des éclopés d’il y a quelques années). Il me tarde d’arriver à Finiels, au plat. Je m’arrête au camping – aire naturelle. Une bonne douche, un peu (beaucoup de papotage avec des randonneurs que je double régulièrement depuis plusieurs jours : ça créé des liens.
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Dans la nuit, l’orage gronde au loin puis … arrive ! Je commence à avoir l’habitude. Heureusement, la météo m’épargne dans la journée.

Jeudi 16juin Finiels - Col du Sapet 19 km environ

Après l’orage de la nuit, la nature s’éveille mouillée. Je descends par un chemin avec d’énormes blocs, rochers dans les prés. Sur l’un d’eux un renard se sèche. Pas le temps de faire la photo, que Maître Goupil s’esquive.
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J’arrive au pont de Montvert. Ce lieu est stratégique pour 2 raisons : la 1ère car c’est là qu’a débuté l’insurrection des Camisards, ces protestants cévenols et deuxièmement car c’est par les 3 ponts enjambant le Tarn dans ce village que passaient les transhumances de moutons montant du Languedoc (par la Draille du Languedoc, vaste tranchée dans les pentes boisées) vers les estives du Finiels, du Mt Lozère ou sur les Causses (Méjean, Sauveterre, etc.). Ce devait être quelque chose que ce voir passer des 10 000 brebis par-là !

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Je me rappellerai, moi-aussi, du Pont de Montvert et surtout de la montée à la sortie du village. Raide, avec de gros cailloux et une multitude de portillons à ouvrir, tenir ouvert pour faire passer les 2 chevaux. Inutile de vous dire mon soulagement arrivé en haut.

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La photo suivante a été prise après et ne reflète en rien les « zénormes » cailloux jonchant le sentier. Là, c’était très plat.
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Au sommet, le sentier n’est pas large mais beaucoup moins empierré !
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Évidemment après la montée la descente ! Avec encore quelques portillons. Nous débouchons sur une route. J’ai pris l’habitude de laisser trainer une oreille lorsque nous marchons sur le bitume. J’entends le bruit caractéristique d’un fer près à être perdu. Hermano, mon cheval de selle a un fer au postérieur gauche en travers. Heureusement, une place, après le pont me tend les bras. J’attache mes chevaux, décharge la jument de bât et cherche dans la caisse gauche (la caisse sécurité) le nécessaire de maréchalerie. Le fer est voilé. J’enlève les clous un par eux avec ma toute petite tenaille, essaie de détordre le fer sur le macadam avec mon mini marteau, en vain. Je cherche le fer de rechange (un antérieur et un postérieur pour chaque cheval) et pose le fer. 6 clous suffiront ! Pendant ce temps, mon cheval, d’habitude un peu emmer…. lors du ferrage ne bouge pas : il broute !
Je recharge tout et nous repartons à la montée. Ca grimpe bien par ce chemin. De temps en temps un replat laisse espérer le col de Planette mais non, une nouvelle montée fait son apparition après un coude ! De quoi démoraliser les chevaux. C’est d’ailleurs dans cette montée que me doublera le seul marcheurs à aller plus vite que nous et Dieu sait si j’en ais doublé des randonneurs sur ce chemin. D’après le topoguide, il existe une piste équestre pour éviter l’ascension du Signal du Bougés. Je cherche du balisage orange sans rien trouver. J’arrive en vue du Signal. Je décide de la pause de la mi-journée au pied.
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La vue depuis ce point est sublime et la montée vers le Signal ne parait pas insurmontable.
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Il y a du réseau et j’appelle ma femme afin qu’elle prépare le « rapatriement sanitaire de la caravane car mon genou commence à sérieusement m’handicaper dans les descentes. Le matin je boîte pendant 50 mètres et à chaque fois que je descends de cheval c’est la même chose. Je finirais « mon Stevenson » mais retour en van le dimanche depuis St-Etienne Vallée Française. Il me reste 3 étapes à finir.
Il fait frais à ces altitudes (1421 m) aussi je repars. Arrivés au Signal, forcément ça descends et je marche (encore) jusqu’en bas, au col du Sapet (1080 m). Je compte bivouaquer par-là et le col est l’endroit rêvé. Je fais le paddock, lâche les chevaux dedans et attends un peu avant de monter la tente. Je suis en limite (intérieure) du Parc. Une montjoie au col et un menhir dans un champ sont les 2 points d’attraction (en plus du panorama, bien sûr !)
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Et devinez quoi ? Il pleut dans la nuit : bon pas un orage mais de quoi mouiller !

hate de voir la suite

Vendredi 17juin Col du Sapet – St-Julien d’Arpaon 21 km environ

Après ce bivouac de rêve, ce matin traversée de Florac.

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Tiens ! Un cèpe ! Il a de la chance que je n’ai plus d’œufs sinon, ce soir, c’était omelette !

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Nous approchons de Florac qui s’étale à nos pieds. Nous quittons le chemin pour « plonger » sur la ville par un sentier raide. Mon genou me tiraille !

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Encore quelques kilomètres à pied dans des pentes : mon genou crie grâce ! Nous retrouvons les petits sentiers bucoliques.

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Nous arrivons enfin à St-Julien d’Arpaon (pas de maisons ?). Je demande à la « cabana de Charo », stand en bois vendant café et steak-frites-salade pour un prix très abordable, si je peux bivouaquer. Pas de problèmes mais pour une seule nuit. Il s’agit d’un ancien camping. « Charo » doit partir mais promet de revenir ce soir. Je salive déjà à l’idée de mon steak-frites mais elle ne reviendra pas et je suis obligé de me rabattre sur ma popote. Je m’installe et déplace les chevaux avant la nuit (et avant la pluie !) car il n’y a que peu d’herbe.

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Samedi 18juin St-Julien – Serre de Cam 20 km environ

Il ne me reste plus beaucoup de kilomètres avant la fin. J’en profite autant que me le permet la météo. Il a plu une bonne partie de la nuit. Je prévois les bâches sur les chevaux et la tenue de pluie dans les sacoches facilement accessibles.
Nous remontons le cours de la Mimente par une ancienne voie ferrée.
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Qui dit voie ferrée, dit tunnel surtout dans des lieux aussi escarpés. Nous abordons le 1er sans problèmes sauf qu’au milieu (on voit déjà la sortie et le jour) Hermano s’inquiète du bruit. Ses pas résonnent ! Je le franchis à pied, boitant sur quelques foulées dés que je descends de cheval.
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Nous en franchissons trois comme ça sauf que pour le dernier, je reste en selle. Hermano a bien compris qu’il n’y avait aucun danger malgré l’écho.

De belles truites nagent dans la Mimente. Je les vois depuis la voie ferrée.
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Pas encore sortis de cette voie ferrée, que la pluie s’invite. Si maintenant elle vient même la journée ! Je bâche et enfile la tenue de pluie prête dans les sacoches.
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Heureusement elle s’estompe discrètement, comme elle était venue après l’Espace Stevenson (hébergement) où je commence à doubler les randonneurs juste partis.
Nous entamons la montée, assez douce mais très longue par un chemin.
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Les premières faïsses ou bancels font leur apparition. Ces terrasses permettaient de cultiver dans ces pentes. Beaucoup de châtaigniers (l’arbre à pain cévenol).
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Le chemin devient plus pierreux avec des lauzes (pierres plates).
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La pluie ayant cessé, je fais la pause pique-nique à l’abri au détour du chemin. Les marcheurs doublés me dépassent, moment de discutions.
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En me promenant autour du point casse-croute, je découvre un abri sommaire : une grande lauze fait office de toit et un mur de pierres sèches bâti avec une étroite ouverture offre un abri lors des épisodes cévenols (orages violents).
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J’en découvre d’autres plus loin.
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Toujours ces « espaces ouverts, ces panoramas sublimes.
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J’arrive enfin au col de la Pierre Plantée. Plus que quelques kilomètres avant la pause de la fin de journée.
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La Serre de Cam : ancien grand centre équestre qui a périclité dés que son toit s’est effondré. Mais quel manège à en voir les vestiges : monumentaux piliers pyramidaux bâtis en pierres du pays.
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Après autorisation demandée au bar de ce village vacances (vocation actuelle), je monte le dernier bivouac.
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j'aurai adoré la faire cette randonnée