Salut,
J'ai passé le BP JEPS Tourisme-Equestre. Et je t'avouerai que le plus important est la structure professionnelle qui va t'encadrer plus que toute autre chose. J'ai été formée par un guide de tourisme équestre qui m'a initiée aussi bien au débourrage des chevaux qu'au parage et au ferrage, aux soins (piqûres comprises) et à la conception d'itinéraire de randonnées pour tout type de clients. Idem, il m'a appris énormément de chose (surtout sa compagne sur ce coup là) sur la façon de donner des cours, à cheval, à poney, avec des petits bouts de chou ou des adultes.
Les cours plus théoriques nous étaient donnés en CREPS. Très franchement, pour ces cours là, je me serai servie d'un ou deux bouquins spécialisés pour chaque spécialité, ç'aurait été aussi bien, voire mieux puisque nous n'aurions pas fait les frais des mauvaises interprétations des intervenants.
Les cours les plus intéressants que j'ai eu concernaient le métabolisme humain et ses réactions face à l'effort, trop peu pris en compte lors des séances de travail et des cours. Mais, aberration étonnante, rien de comparable sur les chevaux. Un vétérinaire est venu nous faire un pseudo-cours sur les maladies les plus courantes chez les chevaux et les premiers gestes à effectuer en cas d'urgence. Mais rien de très enrichissant.
Des tonnes et des tonnes de documents sur la législation dans le domaine équestre, surtout en compétition. Malheureusement, rien de comparable sur les randonnées et les balades (nous étions mélangés à des options équitation et les cours étaient plus orientés pour leur pratique que pour la nôtre). Des informations très importantes par contre sur la législation lors des transports.
Des milliers de feuilles aussi sur la façon de fonder/gérer une association, mais rien sur les entreprises ou le régime d'auto-entrepreneur, ni sur le statut de moniteur indépendant. Uniquement des documents officiels récupérables sur internet.
Les cours mi théoriques/pratiques sont insuffisants en nombre et en temps. Une demie-journée sur l'apprentissage du referrage d'urgence, une demie-journée sur les longues-rênes, la longe et le travail académique au sol en général. Deux demie-journées de CSO, rien en dressage. En extérieur, deux journées de randonnée encadrée avec gestion d'un tronçon de randonnée, organisation de l'intendance etc ... Autant dire, moins d'une semaine de pratique comprise dans les cours "communs".
A côté de ça en entreprise j'ai bouffé des heures et des heures de cours avec tout type de public, des balades et des randonnées avec des enfants, des ados, des adultes débutants ou confirmés. J'ai eu droit à l'entretien des cuirs, aux boxes à faire et à refaire, aux soins aux poulains et aux chevaux adultes, le calcul des rations en fonction de l'effort et de la durée de la randonnée, apprendre à observer ses chevaux mais aussi sa clientèle pour ne pas leur en demander plus qu'ils ne peuvent en faire etc ...
Les cours communs mi théoriques, mi pratiques (mais surtout théoriques) m'ont uniquement permis d'avoir un regard sur d'autres structures dans lesquelles on nous donnait cours. Et de m'apercevoir que 80 à 90% des structures équestres (en équitation classique comme en tourisme équestre) n'appliquent pas les notions de sécurité de base, et expliquent aux gamins comme aux parents que "se faire mordre ou se faire taper, oui oui, bien sûr, ça peut arriver, ça fait parti des risques du métier" ... ou d'entendre dire à un gamin qui tombe "c'est le métier qui rentre" ... Bref.
C'est une formation qui n'a rien d'idéale, dans le sens où tu t'en prends plein les dents. Il faut y prendre ce qui t'intéresse, ne pas hésiter à remettre en cause les instructions et les informations qui sont données (même si cette remise en cause se fait bien souvent juste dans ton cerveau). De ce côté là par contre, j'ai été assez satisfaite. Les deux BE-2 équitation qui nous "encadraient" en cours n'hésitaient pas à nous titiller pour qu'on aille voir plus loin que le bout de leur nez. Et n'hésitez pas à piocher dans toutes les disciplines pour enrichir leur pratique. Bémol, entre les discours et la réalité ... "fais ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais".
C'est une année où j'en ai bavé, j'ai été fatiguée, mais j'ai pu voir de tout et avec tout le monde. Par contre, pour réellement profiter d'une formation comme celle-ci, je dirai qu'il faut déjà être bon cavalier et avoir un long vécu avec les chevaux. Sinon tout te paraît comme une découverte et tu n'as pas de recul sur les enseignements qui te sont donnés. J'ai pu avoir un regard un peu naïf sur certaines spécialités mais dans mon domaine (tourisme équestre) quand quelqu'un disait une connerie qu'il essayait de faire passer pour LA vérité, je sentais venir l’esbroufe et lancer le débat. Le fait de faire cette formation aussi avec de vieux cavaliers (qui se réorientent professionnellement) est un plus. Ils apportent leur expérience et leurs avis dans les débats, c'est toujours enrichissant.