Jeannethanh : une vieille passion, une vieille passionnée.

Pénélope a écrit:

Encore !!!

Vous êtes vraiment trop gentils, et indulgents.
Vendredi je verrai Thelma et je lui raconterai "Les cavaliers de l'Isère". Je suis sûre que cela va l'intéresser.

vous parlez d age , mais c est la meme passion .
et votre histoire est superbe.

cette présentation m'a pris aux tripes!

Je suis désolée de commencer par une histoire triste.
En réalité elle n'est pas si dramatique. Par rapport aux biens et aux leçons que j'en ai tirés. En plus du fait d'aimer les animaux.
Si j'avais continuer à vivre la vie insouciante d'avant 75, si le sud du VN n'avait pas été plongé dans la défaite - autrement dit, la vie d'une enfant gâtée, archi privilégiée d'avant - à l'heure qu'il est, je serais sans doute une adulte sinon exécrable, plus probablement à l'esprit médiocre, un être sans intérêt, comme la plupart de ceux qui sont trop gâtés par leur naissance. (Mais peut-être qu'on gagne au change quand même à être quelconque contre des millions de vies épargnées ? sûrement.)
C'est vrai que cela me permet aujourd'hui d'être un peu avec vous, beaucoup avec mes amis, mon mari que je n'aurais pas connus autrement.

J'estime avoir eu beaucoup de chance, une chance insolente. Quand, poursuivie par la patrouille communiste lors de notre fuite du VN en 76, sur notre petite jonque, conduite par mon père, capitaine au long cours de formation, j'ai suivi des yeux ma selle d'obstacle- offerte par mon prof d'équitation du club, qui devait rentrer en France après 75, lors de nos adieux - s'enfoncer dans l'eau sombre et houleuse de la mer de Chine, je me disais que plus jamais je ne ferais du cheval, plus jamais je ne toucherais un cheval. Jeter par dessus bord cet objet du passé(il aurait été la preuve irréfutable d'une fuite à l'étranger des traîtres bourgeois, et aurait démenti le plan de déménagement en zone agricole monté par ma mère-à l'occasion je vous raconterai cette exode) avait pour moi un symbole évident du non-retour de ma vie d'avant. Petit serrement au cœur à cause du cadeau de quelqu'un que j'aimais beaucoup : de tous les français que je croisais là bas, c'était le seul qui parlait Viet.
D'autres objets compromettants ont suivi la selle au fond de la mer (pulls en laine, photos de famille,... et surtout le journal tenu en français de ma mère depuis l'âge de 15 ans).
Nous avons été épargnés après que ma mère eût présenté les papiers en règle et grâce à son habileté motivée par notre survie à la négociation avec le capitaine. mais cela est un autre épisode.

La chance dont je vous ai parlé est qu'aujourd'hui, non seulement je continue à faire du cheval, mais à nouveau j'en possède. Mes ancêtres m'ont prise sous leur protection, comme dirait ma mère.

fin de l'épisode.

Un vrai roman.....n'est pas ton métier ??????????

Franchement j'aime ton histoire. Tu la racontes bien.

Lectrice de romans, oui. Mais romancière certainement pas. Même pas hélas.
J'épargne ainsi aux gens de perdre leur temps et ne contribue pas à la déforestation inutilement.

J'ai par contre un projet de BD, dont j'élabore le scénario depuis un certain temps.
Dans lequel je raconte un peu l'histoire de mes parents, des gens que nous avons croisés et qui ont marqué notre destin.
je poste comme ça à droite à gauche dans les forums mes petits bouts d'histoire qui, je l'espère, colle au plus près de ce que j'ai vécu ou de ce que ma mémoire défaillante veut bien encore me rappeler, histoire d'amuser la galerie au mieux, de susciter des commentaires encore mieux, au pire d'essuyer une indifférence.

Ici je parle de tout ce qui me lie au monde des chevaux, qui est une petite partie de l'histoire.
Je vous remercie de vos réactions bienveillantes. C'est encourageant.

Je ne sais pas si ma BD verra le jour. Peu importe, l'idée de m'exprimer en dessin me plaît beaucoup. Un peu comme faisait les hommes(et les femmes) préhistoriques. Ou comme des gens qui savent parler cette langue internationale rien qu'avec leur corps.

bon dimanche à mon comité de lecture et critique.

"J'épargne ainsi aux gens de perdre leur temps et ne contribue pas à la déforestation inutilement."

certains auteurs feraient fort bien de suivre cette remarque ...

mais dans ton cas je prend beaucoup de plaisir a perdre mon temps... et les arbres sont saufs...