Les Baronnies selon Ubaye

Bonjour à tous et à toutes

J'espère que vous gardez tous le moral dans cette période difficile de confinement ?
Histoire de parler et de réver rando    pourquoi ne pas mettre vos films ou reportages sur youtube...

Très difficile de résumer en moins de 10 min. 2 semaines de randonnées dans les Baronnies en juillet 2019 !
On a essayé et voilà ce que çà donne sur youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=TEklpOTDuLE

Bises de loin
et      vivement les sorties  et les cavalcades !!

Nous partons Ubaye et moi 2 semaines bien décidé cette année à essayer le bovouac sous tarp (simple bâche mais beaucoup de place et un poids plume non négligeable.
Après mon "stage de survie" (target 2 jours)dans le jura j'ai appris à relativisé  pas mal de chose, en résumé : "tant que l'on respire tout va bien !"
Et cela m'a beaucoup aidé à surmonter mes déboires...

Départ de chez Céline le Bivouac des Princes Lundi 8 juillet : 13 km  direction le camping de MONTAULIEU



Réveil à 6h après une nuit difficile sûrement du au changement et à l'excitation du départ. Ubaye est en super forme c'est le principal .
Après un petit déjeuner en compagnie de Céline et un dernier coup d'oeil à l'étape du jour : c'est parti
Malgré les genêts en fleur, par rapport à 2015 le terrain est très sec : le ruisseau ne coule plus et l'orge ne fait que 20 cm !
Nous faisons quelques courses à Condorcet, où l'épicerie boulangerie ne dispose toujours pas d'anneau d'attache
On se débouille comme on peut et Ubaye inondera copieusement le caniveau, à sa façon, à 3 m de l'entrée

Nous prenons plaisir à prendre une dernière limonade avant de nous diriger vers l'Eygues
Pas de surprise là non plus : la rivière est au plus bas. Nous avançons sans mal sur les galets, les flaques éparses et le lit de l'Eygues peu profond.
Nous repérons le "passage", côté Condorcet grâce à 2 cèdres taillés fin : ainsi au retour, point de difficultés pour nous situer.
Cette année la traversée se fera en 30 min. chrono : Il y a du progrès !
Nous arrivons en vue du  camping à 13h par la route et en plein soleil.
Nous sommes surprises de voir une mule sauter sa clôture pour nous rejoindre ! Le propriétaire prévenu, la fugueuse est enfermée dans son pré et nous pouvons gravir les 10 derniers mètres qui nous séparaient de notre destination finale.

J'attache Ubaye au vieux tilleul pour décharger et essayer de trouver quelqu'un.
Tout en rangeant mon matériel, un campeur intéressé me demande d'où je viens avec mes 2 chevaux (?!?) Je me retourne et qui vois-je ?
Réglisse la mule !
Je cours chercher le propriétaire qui a l'habitude : la pauvre bête depuis la mort de son copain l'âne, il y a un mois, fugue dès quel aperçoit un copain potentiel.
Nous décidons , d'un commun accord, de les mettre ensemble pour la nuit..enfin d'essayer car juju a un caractère bien trempé  

Après 3 essais de montage tarp dans le verger ..nous sommes plutôt satisfait du résultat obtenu

Nous avons même le temps de piquer un tête dans la piscine avant d'accompagner Réglisse et Ubaye pour une longue séance de broutage dans les prairies verdoyantes jouxtant leur terrain aride.
En rentrant nous déclinons poliment "l'invitation barbecue" de nos voisins limougeauds : ce soir ce sera fruits secs et noix de cajou
21h30 je referme 2 pans du tarp prudemment , vent oblige je m'emmitoufle un maximum

avant de m'apercevoir à 2h du matin "j'ai trop chaud" et de finir en slip tee shirt !
 A 52 ans : il faut du temps pour analyser les choses !

Merci pour ce joli reportage cest sur que cela fait rêver et ça fait du bien ! Quelles origines et quel âge votre jolie jument ? Bonne soiree

Bonjour
Ma jument à 11ans c'est une mi trait comtoise avec un cheval pie (ce qui est noté sur ses papiers),
je l'ai depuis 2015 nous avons fiat le hauts plateaux du Vercors et la Drôme Provençale ensemble elle est extra car elle n'a peur de rien et reste sagement à l'attache la nuit .
Le seul pb c'est qu'elle mange beaucoup et que je dois prévoir en conséquence dans mes sacoches
Voilà voilà
A bientôt et merci

Merci beaucoup,
c'est vrai qu'on a bien besoin d'escapades mentales en ce moment !
Vous devez avoir hâte de reprendre les randos...
Au plaisir de vous lire à nouveau

Mardi 9 juillet : Direction LaPennes/Ouvèze
camping "la Gautière
21km
 Lever à 3h10.
Finalement il m'aura fallu 1h30 pour tout remballer et aller chercher Ubaye à 4h45, en prenant soin de réveiller tous les chiens du coin
Le petit problème c'est que Réglisse ne veut pas nous laisser partir comme çà elle suit Ubaye comme son ombre
"Désolée ma petite réglisse mais tu seras attachée au piquet , tel un vulgaire  bouc, afin que nous puissions prendre la route sereinement ".
Il est tout juste 6h, le soleil commence à poindre derrière les montagnes.


Nous montons par la route jusqu'au village de Montaulieu.

Nous passons par le rocher Florin et le col Lanton afin de repérer un endroit de bivouac pour le retour.
l'ancien gîte du rocher Florin est définitivement fermé désormais c'est une propriété privée.
La vue est beaucoup plus dégagée sur ce versant, mais nous n'avons pas le temps de nous attarder, quelques éclairs au loin lézardent le ciel.
Ils avaient bien prévu de l'orage en début d'AM mais là , il n'est que 8h et nous avons encore 2 cols à passer !

Nous atteignons le col de Linceul (893 m)

puis le col de Milmandre (854m)



La chance est avec nous l'orage semble rester au nord.

S'ensuit une piste interminable en forêt domaniale des Baronnies.
Nous arrivons à midi, pile poil pour le déjeuner et le verre de limonade offert par la maison.
Ici les gens sont toujours très accueillants, souriants et serviables : le gérant me donnera les IGN en A4 fluorées pour ma prochaine étape.
Cette nuit, on innove :  Ubaye sera à côté des alpagas et des chèvres dans un pré sans herbe mais avec du bon foin et 6 l d'orge
... Pour 24€ on ne peut pas faire mieux !
Je prends le temps de faire un aller-retour dans la piscine avant l'arrivée de l'orage, qui contraint tout le monde à regagner les abris, le tarp dans mon cas.
Ainsi s'achève cette journée.
Il est 20h05, j'ai du sommeil en retard et, demain "on part quand on part !"

La suite...demain

Mercredi 10 juillet : direction Fontaube
chez un cavalier randonneur
15 km


Lever à 5h sans grande conviction. Notre tarp a tenu bon même si l'humidité suinte.
Nous partons à 8h20.


Le balisage n'est pas top pour aller à Plaisians même si : "tous les chemins mènent à Rome ", d'après ceux de la Gautière, nous sommes contentes d'avoir notre carte

le chemin est empierré et large , il longe les abricotiers.

Le Mont Ventoux est à "portée de sabots."

Le soleil tape et nous sommes à découvert; certains chemins n'apparaissent pas sur la carte?
Heureusement de gentils agriculteurs nous confirment l'orientation : "c'est mieux qu'une boussole ! "

Ubaye est un peu fatiguée- elle est comme moi, elle gère ses courbatures : je ne la monterai qu'à la hauteur de Plaisians.
Nous passerons par en bas pour rejoindre Fontaube : rien ne sert de monter "aux Girards" pour tout redescendre après !



Nous arrivons à 13h à Fontaube.
En fait, la dame qui à l'obligeance de nous recevoir, est propriétaire de tout le hameau (c'est pratique !) :elle cultive des abricots et vend sa production ainsi que des produits dérivés d'ici (miel, confiture, nectar d'abricots, olives, lavande).
Elle ne me connait pas et pourtant elle m'offrira des abricots, me fera un plateau pour ce midi et me proposera de prendre une douche dans sa maison en construction.
Ubaye aura un pré au bord d'un ruisseau et moi je commence à installer mon tarp sur le terrain en déclive  





Finalement ne voulant pas crapahuter toute la nuit     je décide de m'installer derrière un bosquet le long de l'habitation, en bordure de route


il est 20h30 et je finis par m'endormir   malgré l'endroit peu sécurisant (les boules Quiès  : çà aide !)

Jeudi 11 juillet : Direction Reilhanette
chez Chantal le mas de Reilhanette
18 km

Lever à 3h30, après une nuit passable car, nous sommes au bord du ruisseau et il y a pas mal de moustiques.
Cependant nous avons retrouvé nos automatismes et nous décollons gaiement à 5h30 avec l'aube.







Le chemin est très roulant jusqu'à Brante, cependant, les marquages de la Drôme A Cheval (DAC) font cruellement défaut et un panneau "interdit aux cavaliers" nous invitent à prendre la route en lacets, contrairement aux infos reçues avant notre départ. Le maire de Brante à prit des mesures drastiques.



Nous continuons par une petite route forestière bordée par de riches propriétés (non clôturées).
Nous voyons alors un panneau en bois avec l'inscription "Savoillan" qui nous invite à descendre par un petit chemin étroit entre les buissons ?!
Sagement nous décidons de nous renseigner en continuant par la route et en nous avançant  en direction d'une maison.
Peu sûr que ce petit sentier passe avec notre taille XXL !
- "ouh ouh ya quelqu'un ? c'est pour un renseignement   "
     - "Mon Dieu... Quelle erreur !"



En guise de réponse un énorme napolitain vient aboyer et tourner autour de nous ..Ubaye imperturbable au début finit par paniquer lorsque le molosse attaque sans somation.
J'ai eu ma réponse : "toujours rester à cheval lorsqu'un chien attaque et essayer de lui faire face tout le temps !"
Bien accrochée à ma corne (merci ma selle !) je tournoie,    la jument bottant et se cabrant

Les propriétaires, dépassés, jettent des pierres à leur chien  et en guise d'excuses, me disent :  "il défend sa propriété...

Nous prenons rapidement le sentier étroit avec un chien qui nous poursuit ( finalement çà passait !)

Une fois en sécurité, je descends et mesure la chance que nous avons eu : seules 2 petites morsures au boulet et à la cuisse ; une bonne désinfection devrait suffire durant quelques jours.

Nous nous réconfortons dans une petite prairie à Savoillan avec une limonade, une fougasse bio et quelques carottes
Puis nous reprenons notre chemin.
500m plus loin nous nous apercevons , grâce à ma boussole que nous ne sommes pas dans la bonne direction : finalement, ce chien m'aura bien perturbé ...
Nous quittons la D72 pour prendre un sentier conseillé par la DAC

sentier qui s'avère être en dévers avec la largeur d'un sabot !
Du coup, marche arrière, sur 4 - 5 mètres et descente 10 m plus bas, dans le champ de lavande.



Nous continuons et 1 km plus loin, nous nous retrouvons face à un parc de moutons gardé par 2 patous "bruyants"! ?
Que faire ?
Je demande à Ubaye et la réponse ne se fait pas attendre longtemps : demi tour à toute vitesse , reprenons la route !
Je me disais aussi : "un molosse /jour , c'est suffisant !"

Nous laissons Reilhanette et son château médiéval pour suivre les conseils de Chantal et continuer par la route jusqu'au mas.



Nous arrivons à 13h exténuées.
Ubaye trouvera son pré et moi je partagerai la chambre avec un jeune ouvrier agricole chilien.

Chantal est adorable car malgré le décès de sa maman et l'enterrement ces jours ci , elle n'a pas voulu annuler notre venue.
Le repas est digne d'une certaine Antoinette (Etable Gourmande), très généreux.

Le dîner s'éternise : nous parlons randos et itinéraires avec Chantal et sa soeur.
23 h ... pouf pouf... "le sommeil du juste".