Finalement pas de difficultés technique à remettre un fer. Le plus dur c’est physiquement !
Je remets ici toutes les étapes, pour faire un pense bête à ceux qui ont participé au stage et pour donner une idée aux autres des étapes.
Déferrage :
Avec un rogne pied ou un dérivoir et un marteau, relever la pointe de tous les clous un par un. Quelque soit l’outil utilisé on esquinte le « tranchant ». Si on a besoin d’un outils tranchant, il faut en avoir 2, mais normalement seul le maréchal ferrant utilise le rogne pied pour parer, nous n’en aurons pas besoin.
De là on peut enlever le fer directement, avec une pince on tire sur chaque éponge (talon) en faisans bouger un peu de droite à gauche. Puis des coup sec vers l’avant pour décoller le fer par l‘arrière. Le problème c’est que d’abord c’est souvent très difficile pour nous de faire comme ça. De deux même quand le fer commence à bien partir il suffit qu’un seul clou résiste et c’est la panique parce que quand certains clous sont sortis il ne faut sous aucun prétexte que le cheval repose le pied par terre !!!!!
Dans le doute je conseillerai d’enlever les clous un par un : avec une pince on tire sur chaque éponge (talon) en faisans bouger un peu de droite à gauche. On décolle un peu le fer du pied puis on le remet en contact avec le pied en tapant doucement avec le pince ou le marteau. Les têtes des clous les plus vers l’arrière dépassent alors, on les enlève et on recommence à tirer sur le fer puis le remettre pour faire les clous suivant. Si la tête du clou est comme soudée au fer, en remettant le fer elle restera collé à lui. Dans ce cas taper un peu sur la pointe du clou pour dé-solidariser le clou du fer, puis aller tirer la tête.
Et voilà on a les cuisses en feu on ne tient plus sur ses jambes et notre cheval vient de découvrir que nous sommes hyper mauvais mais le fer est enlevé !!!
Pour remettre le
MEME fer :
Passer un petit coup de râpe bien à plat pour le cas où il y aurait eu quelques éclats lors du dé-ferrage.
Reposer le fer, normalement il va retrouver parfaitement sa place, on va donc remettre les clous dans les mêmes trous, c’est pour ça qu’il n’y a pas beaucoup de danger.
Ensuite remettre les clous en faisant bien entendu attention au sens : le grain d’orge (chanfrein présent sur une seul coté et qui fait dévier le clous) à l’intérieur. Quand on passe dans le même trous le clou va suivre le trou. Si on rajoute un clou, (si le pied est un peu long cela ne représente pas trop de danger), faire attention quand même : quand on met de petits coups le clous monte à la vertical, c’est quand on met un plus grand coup que le grain d’ogre va faire dévier le clous, c’est ainsi que les maréchaux arrivent à choisir le hauteur de sortie du clou sur des pieds abîmés. Bien sur vérifier à chaque fois que le clou est bien ressorti et au bon endroit.
Si on lâche ou pose le pied, bien plaquer les clous contre le sabot vers le haut afin que personne ne se blesse.
S’il s’agit d’un clou passant dans un ancien trou, le petit creux dans le sabot qui va recevoir la pointe replié est déjà fait. Dans ce cas on coupe la pointe du clou à 2 ou 3 mm du sabots. Si on le rabat comme ça on aura peu de tenue, pour avoir une bonne tenue il faut plier le clou perpendiculaire à la paroi, mettre un objet (la pince) au dessus du clou et taper sur la tête du clou. On a eu beaucoup de mal à faire ça, je pense qu’en dépannage ou doit pouvoir rabattre les clou comme on peut. Pour finir mettre des petits coups de marteau sur les pointe pour bien les plaquer. Le faire quand le pied est au sol pour limiter les vibrations.
S’il s’agit d’un clou passant dans un nouveau trou, le maréchal a un petit outil pour faire l’encoche sous la sortie du clou, mais si l’encoche est trop profonde, le clou va se replier sur lui même sans morceau de corne dans l’angle qu’il fait et cela tiendra beaucoup moins bien. Le maréchal nous a donc conseiller de couper le clou à ras de la paroi avec la pince, a priori comme le clou en sortant à fait un petit cratère, en coupant à ras il y aurait la petite encoche. Par contre je pense que si on coupe à ras on est obligé de rabattre le clou comme l’a indiqué la maréchal car plus rien de dépasse, il faut donc arriver à taper la tête du clou tout en dirigeant la pointe…
Le matin on a eu un cours théorique, j'en profite pour mettre ici ce qu'il nous a dit sur la fourbure parce que nous étions au final assez ignorants...
Comme tout le monde je savais qu’un cheval qui mange trop d’herbe très riche et ne travaillant pas assez peut faire des fourbures. On m’avait dit que l’excès d’azote, très lourd rester ans les pieds du cheval, que cela faisait augmenter la pression dans le pied ce qui expliquer la souffrance et le fait que le cheval se mette dans la position du cheval fourbu. Je savais aussi que la fourbure pouvait avoir des conséquences très grave sur les os du pied du cheval notamment la 3° phalange, mais je croyais que cela était du à la mauvaise position prise par les chevaux, qui fragilisait les articulations…
Voici maintenant les explication données par le maréchal : il existe plusieurs causes de fourbure : l’alimentation, le travail et je ne me souviens plus des autres causes possibles. Dans tous les cas il y a un épaississement du sang. En cas d’épaississement du sang le corps du cheval réagit en court-circuitant la circulation sanguine dans les pieds, le sang qui descend dans la jambe fait demi tour au niveau du paturon. (Nous n’avons pas eu le temps de discuter du la raison pour laquelle le corps du cheval réagit ainsi). Le pied n’étant plus alimenté correctement, tout ses tissus (os, corne, ligaments…) se dégradent. Se dégradent notamment les tissus qui lient la troisième phalange à la boite cornée, elles se désolidarisent, la boite cornée va alors pousser à l’horizontal vers l’avant. La troisième phalange va basculer et se mettre verticale.
Le cheval souffre énormément de cette situation, en cas de fourbure trop importante, on euthanasie le cheval pour abréger ses souffrances.
L'espèce d'horreur ci après est un pauvre dessin qui essaie de montre ce que je viens d'écrire, en violet la nouvelle dispositon de la 3° phalange :
Concernant la chronicité des fourbures, il semblerait que même un cheval dont le mode de vie est étroitement surveillé, qui va manger toute l’année exactement la même chose avec peu d’azote, faire exactement le même travail, va quand même déclencher des fourbures toujours à la même période. Les études n’ont pas encore trouvé la cause de cela.
Je me permets donc de rappeler que laisser les chevaux devenir obèses c’est du mauvais traitement, à cause du risque de fourbure mais également par ce que le surpoids va crée des problèmes d’articulations et de dos, de plus les graisses qu’on ne voit pas qui entourent les organes internes empêchent le bons fonctionnement de ceux ci. Je sais que ce n’est pas facile quand on a un cheval qui pourrait survivre en suçant les cailloux, et qu’on vit dans une région où l’herbe est trop riche, mais baisser les bras en disant « je ne sais pas quoi faire » ce n’est vraiment pas rendre service à notre cheval.